Comment observer le ciel profond ? Notions de base pour astronomes débutants

Dernière mise à jour le 10 novembre 2023 .

L’été est la meilleure période pour s’initier à l’astronomie. Le ciel demeure bien dégagé et la température extérieure reste agréable. Lors de leurs premières sorties, les astronomes novices commencent généralement par étudier la Lune et les planètes. L’espace ne se limite toutefois pas à notre Système solaire ! Il existe en effet de nombreux autres corps célestes situés à plusieurs dizaines d’années-lumière de la Terre. Galaxies, nébuleuses et amas stellaires peuvent facilement être examinés et imagés avec du matériel d’astronomie adapté. Mais comment observer le ciel profond ? En route pour un voyage aux confins de l’Univers !

 

Connaître et différencier les objets du ciel profond

Avant de pouvoir observer le ciel profond, nous vous proposons de revenir sur la définition de cette appellation astronomique. Ensuite, vous découvrirez les principaux objets du ciel profond et leurs caractéristiques.

Qu’est-ce que le ciel profond ?

Le « ciel profond » (CP) est une expression employée par les astronomes pour désigner toutes les structures célestes localisées en dehors du Système solaire. La dénomination « objets du ciel profond » (OCP) se réfère ainsi à des objets cosmiques extrêmement éloignés de la Terre.

Ces astres restent bien souvent invisibles à l’œil nu, en dépit de leurs dimensions colossales (plusieurs milliers de milliards de kilomètres de diamètre). Les plus lumineux peuvent toutefois être examinés en détail à l’aide d’un bon instrument d’astronomie (jumelles, lunette ou télescope).

Quels sont les principaux objets du ciel profond ?

De nombreux objets du ciel profond peuvent être observés à l’aide d’un télescope. Ces corps célestes sont divisés en plusieurs classes. Les plus connus sont les galaxies, les nébuleuses et les amas d’étoiles. Durant vos sorties d’astronomie, vous aurez donc l’embarras du choix !

1. Les nébuleuses

Les nébuleuses correspondent à d’immenses amas de gaz et de poussières interstellaires. Elles sont le siège de la naissance ou de la mort des étoiles. Leurs couleurs irisées et leurs formes singulières captivent les astronomes novices et confirmés depuis l’invention du premier télescope.

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La nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) imagée par le télescope Hubble (Crédits photo : NASA, ESA et C.R. O’Dell [Vanderbilt University], domaine public).
Elles ont été regroupées en six types par les scientifiques :

  1. les nébuleuses planétaires ;
  2. les nébuleuses par réflexion ;
  3. les bulles de Wolf-Rayet ;
  4. les rémanents de supernova (événement cataclysmique résultant de l’explosion d’une étoile en fin de vie) ;
  5. les nébuleuses obscures ;
  6. les régions d’hydrogène ionisé (HII).

🌌 Envie d’en savoir plus sur ce fabuleux corps céleste ? Prenez le temps de lire notre article consacré aux nébuleuses !

2. Les galaxies

Une galaxie est une structure cosmique composée d’un ensemble d’étoiles, de planètes, de gaz et de poussières interstellaires dont la cohésion est maintenue par la force de gravitation. Cet objet céleste peut revêtir plusieurs formes et mesure entre 2 000 et 500 000 années-lumière de diamètre.

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La galaxie du Tourbillon (M51) vue par le télescope Hubble (Crédits photo : NASA and The Hubble Heritage Team [STScI/AURA], domaine public).
En 1936, l’astronome américain Edwin Hubble met au point un système de classement des galaxies : la séquence de Hubble. Trois types sont ainsi définis :

  1. les galaxies spirales (qui regroupent des centaines de milliards d’étoiles et qui se présentent sous la forme d’un disque aplati dont le centre se montre très lumineux) ;
  2. les galaxies elliptiques (qui rassemblent des milliards d’étoiles et qui sont semblables aux amas stellaires) ;
  3. les galaxies irrégulières (dont la structure se révèle singulière).

La majorité des objets célestes observables depuis la Terre se trouvent dans la Voie lactée. Les galaxies restent les seules formations cosmiques localisées en dehors de notre galaxie à pouvoir être examinées au moyen d’un instrument d’astronomie amateur.

3. Les amas stellaires

Les amas stellaires correspondent tout simplement à des concentrations d’étoiles liées par le phénomène de gravitation. Elles peuvent comprendre de quelques dizaines à plusieurs millions d’étoiles. Leur formation se produisant sensiblement au même moment, elles évoluent donc dans des conditions identiques.

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Amas stellaire R136a, au cœur de la nébuleuse de la Tarentule (NGC 2070), capturé par le télescope spatial Hubble (Crédits photo : NASA, ESA, F. Paresce [INAF-IASF, Bologna, Italy], R. O’Connell [University of Virginia, Charlottesville] et the Wide Field Camera 3 Science Oversight Committee, domaine public).
Les astronomes ont distingué deux grands types d’amas :

  1. les amas ouverts (associations d’étoiles relativement espacées entre elles) ;
  2. les amas globulaires (groupes d’étoiles très denses qui se concentrent dans un espace sphérique).

 

Choisir un instrument d’astronomie adapté pour observer le ciel profond

Pour bien observer le ciel profond, vous devez investir dans un équipement adapté. Certains amas et galaxies restent visibles à l’œil nu. La plupart doivent toutefois être examinés au moyen d’une paire de jumelles, d’une lunette ou d’un télescope. Pensez que ces corps célestes se situent à de nombreuses années-lumière de la Terre ! Si vous souhaitez également les imager, il vous faudra acquérir du matériel d’astrophotographie puissant.

Les jumelles : un appareil idéal pour les astronomes nomades

Les jumelles astronomiques présentent de nombreux avantages. Elles demeurent en effet simples à utiliser et à transporter. En optant pour un appareil puissant, vous pourrez observer le ciel profond assez facilement.

Pour regarder une nébuleuse ou un amas d’étoiles, nous vous recommandons les jumelles Celestron SkyMaster 25×100. Leur grand diamètre et leurs lentilles en verre Bak-4 traitées multicouches vous garantiront des vues contrastées et lumineuses.

jumelles celestron skymaster 25x100

Si vous souhaitez acquérir un modèle haut de gamme, misez sur les binoculaires BT-120 SF de la marque Explore Scientific. Leur excellente qualité optique et leurs larges objectifs de 120 mm vous permettront d’observer le ciel profond dans ses moindres détails. Sous réserve d’une nuit claire et loin de toute pollution lumineuse bien entendu. Pour plus de confort, procurez-vous également une monture Explore Scientific en U avec trépied.

Les télescopes pour le ciel profond

Observer le ciel profond nécessite l’utilisation d’un télescope adapté. Les nébuleuses, les amas stellaires et les galaxies étant très éloignés, ils se montrent peu brillants.

Le principal paramètre à prendre en compte concerne le diamètre du tube optique. Plus il sera grand, plus votre instrument captera de la lumière et plus vous distinguerez les détails du corps céleste étudié. En contrepartie, votre appareil d’observation demeurera plus encombrant et plus lourd. À vous de choisir entre :

  • un télescope de grandes dimensions qui récoltera beaucoup de lumière, mais qui sera difficile à transporter et à installer ;
  • et un télescope plus compact qui vous donnera accès à moins d’objets du ciel profond, mais que vous pourrez utiliser plus souvent.

Si vous optez pour la première alternative, nous vous conseillons le télescope Dobson Perl Dumbbell 203/1200 équipé d’un boîtier MeMstar, particulièrement adapté aux débutants. Le Dobson Sky-Watcher 254/1200 Go-To rétractable sera également idéal. Il comporte en effet une carte Wi-Fi intégrée permettant un pilotage à distance grâce à l’application smartphone SynScan Pro.

telescope dobson sky watcher 254 1200 goto retractable

Les meilleurs instruments pour photographier les objets lointains de l’univers

Vous envisagez de vous initier à l’astrophotographie du ciel profond ? Sachez que les règles qui s’appliquent à cette discipline diffèrent de celles concernant les observations visuelles !

Pour photographier un objet lointain de l’univers, vous devrez poser durant de longues heures. Plus votre instrument sera petit, plus les prises de vues seront aisées. La mise en station demeurera plus facile et votre imageur (appareil photo reflex ou caméra astronomique) sera moins sujet aux vibrations.

camera refroidie zwo asi2600mc duo couleur

Les appareils les plus adaptés à l’imagerie du ciel profond sont les lunettes apochromatiques, comme la lunette Sky-Watcher Evolux 82ED ou la lunette astrographe APO quadruplet FF1107 ZWO. Afin d’obtenir des photographies de haute qualité, nous vous recommandons d’y installer une caméra refroidie ZWO ASI2600MC DUO, ASI533MM Pro ou ASI2600MC Pro. Notez que ces caméras astronomiques demeurent aussi idéales si vous souhaitez pratiquer le visuel assisté. Elles vous permettront de traiter en temps réel les images collectées et de les afficher directement sur l’écran de votre ordinateur.

lunette astrographe apo quadruplet ff107 zwo

Vous débutez en astronomie et vous souhaiter observer le ciel profond et photographier ses plus beaux objets simplement ? Loisirs Plaisirs vous conseille de vous procurer le télescope Seestar S50 ZWO ! Ce réflecteur astronomique automatique est un instrument performant rassemblant les composants essentiels pour imager facilement les corps célestes les plus lointains.

telescope seestar s50 zwo

Après l’avoir installé, il vous suffira de le connecter en Wi-Fi ou en Bluetooth à un smartphone ou à une tablette. L’application Seestar vous permettra ensuite de le piloter et de l’orienter vers l’astre que vous voulez prendre en photo. En quelques clics, vous capturerez les plus belles nébuleuses et galaxies de l’univers !

observer le ciel profond avec telescope seestar s50 zwo
Observation des Dentelles du Cygnes (nébuleuses NGC 6992 et 6995) en direct pendant la capture (Crédits photo : Loisirs Plaisirs).

Les 5 objets du ciel profond les plus faciles à admirer

Vous disposez du matériel astronomique adéquat pour observer le ciel profond ? Parfait ! Pour vous aider à réussir vos premières sorties, nous vous proposons de découvrir les cinq objets du ciel profond les plus faciles à repérer et à admirer.

1. La nébuleuse d’Orion (M42)

Niveau : très facile à observer.

Constellation : Orion.

Magnitude apparente (éclat perçu depuis la Terre) : 3,7.

Période d’observation idéale : automne, hiver.

Qui n’a jamais entendu parler de la nébuleuse d’Orion ? Cet objet lointain, facile à étudier à l’œil nu ou avec un télescope, est le plus connu des astronomes amateurs. Ce nuage de gaz et de poussière large d’environ 25 années-lumière se trouve dans la constellation du même nom.

Pour le localiser, repérez les trois étoiles brillantes alignées composant la ceinture d’Orion. Ensuite, considérez les trois autres plus modestes formant l’Épée du légendaire chasseur grec. Vous apercevrez enfin un petit flocon blanchâtre au centre : la grande nébuleuse d’Orion (M42).

2. L’amas des Pléiades (M45)

Niveau : très facile à observer.

Constellation : Taureau.

Magnitude apparente : entre 2,86 et 6,41.

Période d’observation idéale : automne, hiver.

Cet amas stellaire ouvert, localisé à environ 445 années-lumière de la Terre, est observable à l’œil nu sans difficulté. Une douzaine d’étoiles peuvent être contemplées sans aucun appareil d’astronomie. Avec des jumelles, une lunette ou un télescope à large champ, il est possible d’admirer beaucoup plus de détails. Sous un ciel limpide, l’amas des Pléiades (M45) se présente sous la forme d’une casserole. Attention donc à ne pas le confondre avec la Petite Ourse !

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Repérer l’amas des Pléiades (M45) dans le ciel (Crédits photo : Dumbbell at French Wikipedia, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons).

3. La galaxie d’Andromède (M31/NGC 224)

Niveau : facile à observer.

Constellation : Andromède.

Magnitude apparente : 3,4.

Période d’observation : été, automne, hiver.

M31 est une galaxie spirale située dans la constellation d’Andromède, à environ 2,55 millions d’années-lumière de notre planète. Ce gigantesque ensemble de 300 milliards d’étoiles est visible à l’œil nu, loin de la pollution lumineuse des villes. Il s’agit d’une des rares galaxies observables sans instrument depuis l’hémisphère nord.

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La galaxie d’Andromède (M31) imagée par un télescope de l’observatoire du parc Killarney au Canada (Crédits photo : Brucewaters, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons).

Pour la localiser, repérez le Grand carré de Pégase (astérisme carré se caractérisant par l’absence d’étoiles brillantes autour de lui). Ensuite, trouvez la constellation d’Andromède (en forme de A) reliée à ce carré et formant une casserole similaire à la Grande Ourse. Enfin, localisez la troisième étoile du manche et deux étoiles plus petites qui vous guideront jusqu’à la galaxie d’Andromède.

4. Le double amas de Persée (NGC 869 et NGC 884)

Niveau : facile à observer.

Constellation : Persée.

Magnitude apparente : 5,3 et 6,1.

Période d’observation : été, automne, hiver.

Le double amas de Persée est constitué de deux amas stellaires ouverts âgés respectivement de 11 et 12 millions d’années. Très proches l’un de l’autre, ces regroupements d’étoiles peuvent donc être admirés ensemble au moyen d’une paire de jumelles astronomiques ou d’un télescope.

NGC 869 et NGC 884 se trouvent dans la constellation de Persée, qui est bien visible en hiver. Pour les localiser, rendez vous dans un lieu éloigné de la pollution lumineuse des villes. Ensuite, repérez le W que la constellation de Cassiopée forme dans le ciel. En regardant en direction de la constellation de Persée, vous distinguerez une petite tâche floue dans le prolongement d’une des branches de Cassiopée. Il s’agit du double amas !

5. L’amas d’Hercule (M13/NGC 6205)

Niveau : assez facile à observer.

Constellation : Hercule.

Magnitude apparente : 5,8.

Période d’observation : printemps, été, automne.

Cet été, nous vous conseillons d’observer le Grand Amas d’Hercule, un amas globulaire très dense renfermant plus de 100 000 étoiles. Situé dans la constellation éponyme, son diamètre frôle les 145 années-lumière. Vous pouvez le distinguer à l’œil nu, mais vous devrez recourir à une lunette astronomique ou un télescope pour admirer les étoiles colorées qui le composent. Durant les nuits estivales, M13 se trouve au sud-ouest de la constellation de la Lyre et de Véga, son étoile la plus brillante.

position amas M13 dans constellation hercule
Position de l’amas M13 dans la constellation d’Hercule (Crédits photo : Dumbbell at French Wikipedia, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons).

🧐 Vous savez désormais comment observer le ciel profond. Besoin de conseils pour vos observations planétaires et lunaires ? Consultez nos différents guides consacrés à Mars, la planète rouge, Jupiter, la géante gazeuse, Saturne, le « Seigneur des Anneaux », Vénus, l’étoile du Berger et la Lune.

 

Sources

https://www.nasa.gov/feature/goddard/2017/messier-42-the-orion-nebula

https://www.nasa.gov/feature/goddard/2017/messier-45-the-pleiades

https://www.nasa.gov/feature/goddard/2017/messier-31-the-andromeda-galaxy

https://www.nasa.gov/feature/goddard/2017/messier-13-the-hercules-cluster

https://www.universalis.fr/encyclopedie/catalogue-messier/

https://www.universalis.fr/encyclopedie/amas-stellaires/

https://www.universalis.fr/encyclopedie/galaxies/

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